À l’occasion de la Journée mondiale de l’eau le 22 Mars, plongeons dans l’histoire et l’impact de l’eau sur notre territoire. L’histoire de notre territoire a toujours été intimement liée à l’eau. Du Rhône qui a façonné son paysage aux ruisseaux, étangs, marais et canaux qui irriguent ses terres, l’eau a été un moteur du développement économique et culturel de la région. Découvrez l’histoire du canal de Miribel et de notre patrimoine, son impact sur l’industrie locale, et l’évolution de l’utilisation de l’eau sur la Côtière.
Jusqu’en 1860, le Rhône s’étendait jusqu’au cimetière de Saint-Martin à Miribel, dévastant tout sur son passage lors de ses fréquentes crues. Les habitants de la région, souvent victimes de ces inondations, voyaient leurs champs, rues et maisons engloutis sous d’immenses torrents d’eau. À chaque crue, seuls demeuraient de vastes étendues boueuses.
Mais, l’histoire prend un tournant majeur au XIXe siècle avec la construction du canal de Miribel.
Le Canal de Miribel : Un ouvrage essentiel pour la région
Avant la construction du canal, la région était sujette à des crues fréquentes du Rhône, formant un delta avec de multiples bras et îles. Ces inondations causaient des disputes territoriales entre les communes riveraines.
Le canal de Miribel est une dérivation du Rhône, creusée entre 1848 et 1857 pour maîtriser les crues du fleuve et améliorer la navigation fluviale. Long de 18 kilomètres, il relie Jons et Niévroz à l’est, à Villeurbanne à l’ouest. Cette initiative a permis de stabiliser les terres agricoles alentour tout en apportant une solution aux fréquentes inondations.
Caractéristiques principales :
- Longueur : 18 km
- Début : Confluence du Rhône à Jons et Niévroz
- Fin : Confluence avec le canal de Jonage à Villeurbanne
- Communes traversées : Jons, Niévroz, Thil, Beynost, Saint-Maurice-de-Beynost, Miribel, Neyron, Rillieux-la-Pape et Villeurbanne
Aujourd’hui, le canal de Miribel délimite le Grand Parc de Miribel-Jonage, un espace naturel propice aux loisirs et à la détente, offrant des activités telles que la randonnée, le cyclisme et les sports nautiques.

Création du Grand Parc Miribel Jonage
Le grand lac Miribel-Jonage, aussi appelé le lac des Eaux Bleues, est un lac artificiel. Sa création remonte aux années 1970, dans le cadre d’un projet d’aménagement visant à améliorer la gestion des eaux tout en offrant un espace de loisirs aux habitants de la région lyonnaise. Le lac a été conçu pour jouer un rôle majeur dans la régulation du Rhône. En créant ce lac, les autorités ont pu mieux maîtriser les niveaux d’eau du fleuve, notamment lors des crues, en créant une vaste zone de rétention. Le lac agit ainsi comme une réserve, capable d’absorber les excédents d’eau lors des périodes de crue, ce qui permet de réduire les risques d’inondation dans la région.
De l ‘autre côté, en remontant le canal de Miribel, nous pouvons observer d’autres témoins de l’importance de l’eau dans la Côtière, en commençant par Neyron.
La traille de Neyron : un témoignage de la navigation fluviale
La traille de Neyron date principalement du Moyen-Âge. Elle faisait partie d’un réseau de voies anciennes utilisées pour le transport local de marchandises et de personnes. Ces anciennes voies étaient souvent créées à partir de chemins naturels, et leur usage se diversifiait selon les besoins de la région. La traille de Neyron a été installée pour faciliter les échanges entre les villages voisins, notamment dans la région de la Dombes et autour de Miribel. Aujourd’hui, seul un pilier reste visible.

L’héritage industriel : une empreinte durable
Depuis toujours, l’eau était utilisée pour faire tourner des moulins, des tanneries et d’autres installations industrielles. Dans les communes de Beynost et de Thil, certains vestiges de ces industries liées à l’eau sont encore visibles. Saint-Maurice-de-Beynost, avec son passé industriel, a également été profondément influencée par la présence de l’eau. Le canal de Miribel, qui traverse cette commune, a facilité l’implantation d’industries, notamment dans le secteur textile. L’eau était utilisée pour des processus de production, tels que la teinture et le lavage des tissus. L’usine de Henri Grobon, fondée au XIXe siècle à Miribel, est un exemple marquant de l’utilisation de l’eau pour alimenter les machines et soutenir l’industrialisation locale. Cette usine a contribué à la croissance économique de la région, transformant le paysage et marquant son empreinte sur le patrimoine local.
Le Saviez-vous ?
Le processus de teinture et d’impression des tissus nécessitait une grande quantité d’eau. En effet, elle était utilisée non seulement pour diluer les colorants, mais aussi pour rincer les tissus après qu’ils aient été teints ou imprimés. L’emplacement des usines de la commune, en particulier autour du canal de Miribel et des étangs locaux, était donc idéal pour ce type d’activité industrielle.
Miribel : entre histoire et modernité
Miribel, située au cœur de la Côtière, a toujours été étroitement liée à l’eau. Son port de Saint-Martin, autrefois un lieu stratégique pour la navigation fluviale, était un centre d’activités pour les bateliers qui assuraient le transport des marchandises sur le Rhône et le canal de Miribel. Parmi les marchandises les plus transportées, on trouve les produits agricoles issus du maraîchage tout le long de la Côtière, la plaine de l’Ain et de la Dombes.
Les mariniers, véritables maîtres des eaux, étaient essentiels au commerce et au développement économique de la région. Aujourd’hui, la fresque des bateliers située dans sur le mur d’enceinte du cimetière de Saint-Martin rend hommage à cette époque florissante. Elle représente ces figures emblématiques de l’histoire locale, avec leur savoir-faire et leur rôle crucial dans les échanges commerciaux. On peut y retrouver les différentes types de barques utilisées et les différents corps de métiers mariniers, bateliers, voituriers. On peut noter les vignes en arrière-plan, rappelle la richesse agricole de la région. Enfin, la croix des bateliers vient rassembler en un seul symbole toute l’importance de cette communauté de mariniers dans le paysage rural.

Le saviez-vous ? Miribel-les-Bains : Un projet avorté mais mythique
Au XIXe siècle, Miribel aurait pu devenir une station thermale de renom. En 1864, la découverte d’une source d’eau gazeuse dans le bois des Boulées a conduit à la construction d’un établissement thermal. Malheureusement, après des tensions autour d’un projet de casino et une perte des propriétés gazeuses de l’eau en 1867, le rêve de Miribel-les-Bains s’effondra. L’industrie prit alors le relais, propulsée par des figures comme Henri Grobon, qui privilégiaient le développement économique par l’industrie.
Thil: un concentré du Rhône
Thil est certainement le village qui concentre le plus d’activités et d’anecdotes autour du Rhône, et de l’eau. En effet, les crues et les inondations ont impactés l’emplacement même du village.
Le village a toujours été un point central du passage du Rhône puis du canal, permettant de faciliter la communication et le transport de marchandises. Par exemple, Thil était approvisionné en bois pour alimenter les différents usines de tuileries. Les tomettes, une fois manufacturées repartaient sur les embarcations appelées rigues en direction de Lyon.
Dans les années 1960, Thil devient une station balnéaire prisée. Si Miribel délaisse le développement des termes, le village de Thil va connaître un fort engouement des familles Lyonnaises qui venaient se prélasser le weekend sur les bords du Canal de Miribel.
L’eau, moteur de l’histoire de la Côtière
De Neyron à Thil, en passant par Saint-Maurice-de-Beynost, Beynost et Miribel, l’eau a toujours été au centre des préoccupations et des activités humaines. Grâce au canal de Miribel, un ouvrage d’envergure qui a su dompter les caprices du Rhône, cette région a pu se développer et prospérer, aussi bien sur le plan agricole qu’industriel.
il y a beaucoup d’autres présences de l’eau sur notre territoire: les lavoirs, les fontaines, les sources, les marais, les étangs sont autant d’éléments du paysage qui nous rappelle l’importance de l’eau en Dombes Côtière.
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