Le square Lucien Agnel depuis la place du Marché
Ce square fut baptisé ainsi en l’honneur de cet imprimeur résistant à l’emplacement même des anciens entrepôts puis usines de cartonnage dont il avait la charge. Il donne ainsi une vue dégagée sur la Madone et son Carillon. Cette statue de la Vierge à l’enfant est la plus haute statue de la Vierge du monde et la deuxième plus haute statue religieuse du monde également. Elle est le fruit du travail du sculpteur Georges Serraz et de l’architecte Louis Mortamet, déjà auteur du Christ des Houches, commune de Haute-Savoie. Les travaux débutent le 14 février 1938, tandis que la première pierre est bénie et posée le 09 octobre de la même année. Les ouvriers sont mobilisés pendant la Seconde Guerre mondiale mais sont vite remplacés par les hommes réformés. Le chantier ne s’arrête ainsi qu’un seul mois et la statue est inaugurée le 05 juillet 1941. Les fameuses cloches du Carillon devaient ainsi intégrer la statue et des contreforts furent construits dans ce but là. Le Père Thomas, curé du Mas Rillier et commanditaire de la Madone, fait ainsi venir Mr. Paccard, maître-fondeur basé à Annecy en novembre 1940. Emu par la ferveur des pèlerins, venant en grand nombre, il lui propose alors un carillon de quarante-cinq cloches rapatrié de Lille où il fut exposé pour l’Exposition du Progrès Social avant le début de la guerre. Ce carillon et les cinq autres cloches commandées par le Père Thomas, furent livrés le 26 août 1941. Les Allemands entrant en zone libre dès novembre 1942, craignant notamment un débarquement imminent en Province, les habitants prirent alors le soin de cacher les cloches pour leur éviter d’être fondues. Les plus petites furent cachées directement chez les habitants, dans leurs dépendances ainsi que dans leurs champs et les plus grosses furent cachées dans des fagots de bois derrière l’église. Le Père Thomas décide après guerre de faire construire un Campanile pour accueillir ce carillon. Louis Mortamet en est l’architecte et l’inaugure le 20 juillet 1947.